C’est aux personnes concernées d’être acteur.ice.s de leur évolution et du traitement des problèmes qui les concernent. Notre démarche est non-prescriptive. Elle suscite la créativité et l’imagination et permet de faire advenir des réponses singulières et non préconçues.
Notre premier appui est la diversité des savoirs des personnes impliquées dans la situation qui, avec leurs propres référentiels, sont les premier.e.s expert.e.s de la situation qui les concerne.
Notre éclairage des situations est également porté par un regard nourri par les sciences humaines : sociologie, psychanalyse, anthropologie, histoire, philosophie…
La psychosociologie et l’analyse institutionnelle s’inscrivent dans une histoire complexe et multi-référentielle. Elles soutiennent la pluralité des approches qui permettent de mieux comprendre et appréhender l’articulation entre les sujets, les relations, les groupes, les organisations et les institutions, et la façon dont ils sont situés dans un environnement social plus large.
Nous prenons en compte plusieurs niveaux :
Le sujet
Nos interventions permettent d’entendre le vécu du su¡et, son désir et sa conflictualité psychique. Elles participent à dénouer les sentiments de malaise voire de souffrance en les mettant en perspective avec les dynamiques groupales et institutionnelles qui œuvrent de façon consciente et inconsciente dans ces dimensions subjectives.
Le groupe
Nous considérons que chaque groupe est une entité qui a ses propres logiques, son histoire, son imaginaire, ses jeux de places, ses scènes projectives, ses enjeux sous-jacents, ses phénomènes de leadership, de bouc-émissaire, etc. Lorsque nous travaillons avec un groupe, nous travaillons avec tous les effets des dynamiques singulières qui le traversent.
L’organisation
L’organisation est porteuse d’un récit, d’un idéal, elle est inscrite dans des contraintes matérielles, elle est traversée par des enjeux de place et de pouvoir. Elle est en mouvement, et une grande part de ce mouvement échappe aux acteur.ice.s qui œuvrent en son sein. L’analyse collective vise à mieux appréhender ces dynamiques singulières qui travaillent chaque organisation.
L’institution
Au sens de l’analyse institutionnelle c’est une façon de regarder les situations sociales comme un processus vivant engendré par des forces contradictoires. Chaque situation est le fruit d’un rapport dynamique entre ce qui est déjà-là, ce qui est établi et cherche à se maintenir (l’institué), et des forces créatives, subversives, qui poussent au nouveau (l’instituant). C’est le rapport entre ces forces qui détermine le changement (l’institutionnalisation). Ces forces agissent les sujets, et les sujets peuvent agir sur ces forces. Regarder l’institution c’est aussi porter son attention sur la façon dont les normes, les idéaux, les représentations, les conduites font l’objet d’accords et de batailles dans la constitution du maillage commun qui fait repère et fait tenir les groupes et les organisations.
Les dynamiques sociales
L’organisation est située dans un contexte social large, elle est inscrite dans l’histoire et traversée par le présent.
Dans une société où l’actualité fragilise la pensée, fragmente les liens, il est indispensable de réfléchir ensemble et de façon critique les changement sociaux : l’évolution des modes de management, l’évaluation par le chiffre, la croissance du télétravail, les phénomènes d’accélération, les questions de genre, l’intensification des questions identitaires, les rapports entretenus au vivant, etc.
Les dynamiques sociales à l’œuvre nous obligent à penser autrement et à intégrer ces éléments dans la pensée qui s’élabore en intervention.